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Les mots, mis bout à bout pour s'enquérir des choses de la vie et rester éveillé.
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Par Anonyme, le 18.03.2024
moi aussi je suis contre les "rasistes"
Par Anonyme, le 25.01.2024
l'homme le plus extraordinaire du xxeme siecle ..., il chante toute l'humanité éternelle et animale de l'attir
Par jean d, le 09.10.2023
merci pour votre service
Par Anonyme, le 25.01.2021
pourquoi
Par Anonyme, le 06.03.2020
Le sommet de Copenhague sur l’environnement s’est conclut dans l’amertume. L’attente était immense que les grands de ce monde parviennent à un accord destiné à réduire l’émission de carbone liée à l’activité humaine. Le rendez-vous avait d’ailleurs été préparé de longue date et rythmé par une première semaine accordée aux diplomates de tout horizon, ceci pour mettre dans les meilleures dispositions les chefs d’Etat quant à la signature d’un engagement fort. Les choses ne sont pas déroulées comme attendu, ou plutôt espéré, car même devant l’urgence climatique les intérêts nationaux ont primé. Sarkozy aura eu beau de se présenter comme le héraut d’une Europe plus ou moins convertie à la nécessité écologique, les débats se sont perdus entre les deux principaux protagonistes, soient les Etats-Unis et la Chine. Obama ne sera certainement pas le grand Président américain que le monde attendait. La real-politique l’avait déjà rattrapée avant sa venue timide dans l’enceinte danoise, ne parvenant pas à surpasser un Congrès réactionnaire au défi environnemental. Les Etats-Unis acceptent ainsi seulement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre avec pour base l’année 2005, et non par référence aux années 90 comme le prévoyait l’accord de Kyoto. Autant dire que l’Amérique n’a pas soldé l’héritage de ces administrations Clinton et Bush(s) plus préoccupées de l’or noir texan que de la hausse des températures. Quant à la Chine, est-ce vraiment une surprise qu’un pouvoir chinois irrespectueux des droits de l’homme ne s’engage pas dans une démarche soucieuse du sort de l’humanité ? Pékin goute depuis plusieurs décennies aux mirages d’un capitalisme effréné qui lui permet aujourd’hui de financer le déficit public américain. Le banquier des Etats-Unis estime ainsi ne pas avoir à rendre de compte à quiconque, et surtout pas vis-à-vis de la première puissance mondiale, y compris sur les aspects environnementaux. Copenhague se conclut donc sur un accord à minima, une simple déclaration d’intentions assorties de vagues objectifs chiffrés et l’idée de créer un fonds pour financer les énergies renouvelables dans les pays du Sud. Sur ce dernier point, les principaux acteurs se sont d’ailleurs très peu accordés, entre une formule consistant à donner les sommes nécessaires et une seconde voie privilégiant le financement sous forme de prêt. Copenhague ne s’est donc pas affranchi de la logique financière alors que l’enjeu dépassait la simple économie. Ils n’ont rien fait ou presque ces chefs d’Etat pour soigner la planète surchauffée. La prescription est remise à plus tard, pour un prochain sommet international, où l’espoir renaîtra que les puissants enfin se promettent de respecter un partenaire devenu incontournable, la Terre. Espérons que nous ne serons pas déçus une nouvelle fois et que surtout il ne sera pas définitivement trop tard.
Le débat sur l'identité nationale est un non-sens à plus d'un titre. Le plus important d'entre tous porte sur la nature d'une démarche qui associe dans un même concept le caractère individuel et la collectivité. L'identité est ce que je suis, et non ce à quoi j'appartiens. Ma personnalité certes se construit au contact des autres, que ce soit dans le cadre professionnel, associatif, amical ou familial. Autrui, que je le veuille ou non, exerce sur moi une influence, me pousse ou non à agir, me soutient ou au contraire me désavoue, en résumé me permet d'exister en tant que personne. Ce fondement de l'existence, contributif du caractère identitaire, n'est effectif spatialement que sous l'angle de la proximité. Les traits de la personnalité ne sont en effet pas administrables. Dès lors, comment est-il possible de se reconnaître en tant qu'individu, car telle est la question posée, vis à vis d'une entreprise gouvernementale dont le résultat ne sera que la catégorisation d'une population entière ? Et quand bien même je serais capable de m'identifier à un groupe précis, selon une appartenance particulière, suis-je en tant que citoyen d'un Etat si différent sur ce plan que mon voisin qui appartient à une catégorie différente ? Cette comparaison est-elle destinée à affirmer ou infirmer que je suis un français comme il se doit ? Quel peut bien être l'intérêt, dans une démocratie qui se revendique garante de la liberté et du respect de chacun, de pouvoir se mesurer en fonction d'une cartographie nationale ? La question de l'identité nationale ne se pose pas et il est dangereux de la présenter comme ainsi fait dernièrement par le gouvernement Fillon. Ce type de débat dans les termes envisagés est généralement vecteur de passions populistes. Il eut été préférable de s'interroger puis de débattre sur les valeurs de la République car le contenu des principes républicains est la source la plus raisonnable sur laquelle chacun puisse s'appuyer pour se positionner vis à vis de la collectivité.
La Cour des comptes a souligné dernièrement les dépenses astronomiques consacrées par l’Elysée pour la mise en œuvre de sondages. Le montant s’élève à trois millions d’euros pour l’année 2008. Mais au-delà du caractère exorbitant de la somme engagée, c’est la méthode employée par l’exécutif qui est douteuse. En dépit de toutes les règles et usages administratifs qui prévoient, voire exigent une procédure d’appel d’offres, le Président et ses comparses ont préféré s’adresser sans formalité à des prestataires bien identifiés, avant même que les prix et la qualité des services proposés par les professionnels du sondage aient été examinés et comparés. Patrick Buisson, anciennement conseiller politique de Philippe de Villiers, puis converti au sarkozysme lors des dernières élections présidentielles, est semble-t-il le grand gagnant de cette histoire de marché tronqué. L’homme a en effet encaissé un million quatre-cent milles euros en tant que fournisseur de l’Elysée. Nicolas Sarkozy sait se montrer reconnaissant à l’égard de ceux qui l’ont aidé dans son ascension élyséenne, ce qui est le cas de M. Buisson dont l’ancrage politique à l’extrême de la droite française fût profitable au candidat Sarkozy pour récupérer une partie de l’électorat du Front National. Le problème est que la récompense est prélevée sur les deniers du contribuable. Il faut bien financer la boulimie présidentielle pour les enquêtes d’opinion. Cet appétit féroce illustre d’ailleurs assez bien deux déterminants de la politique sarkozyenne. D’une part, il s’agit de saisir dans l’instant l’avis des français pour ensuite s’y conformer. Voilà une approche très « courtermiste » qui est incompatible avec l’application d’un projet de société qu’impose la gouvernance d’un Etat. Mais Nicolas Sarkozy l’a déjà dit, il est un enfant de la télé, ce qui peut-être lui vaut aujourd’hui de s’adonner au zapping. D’autre part, le recours quotidien et permanent aux sondages, lesquels sont pour partie repris par la presse, est un moyen d’orienter la médiatisation des préoccupations françaises. Et comme l’Elysée, en tant que donneur d’ordres, pose les questions, on suppose que celles-ci sont en adéquation avec les réponses ou les propositions toutes prêtes, bien avant que le sentiment des français ait été exprimé. C’est une autre façon de faire de la politique, par inversion des rôles, qui ne mérite certainement pas le terme de démocratique mais qui vaut par contre d’être dénoncée.
C’est un grand homme qui nous a quittés voilà quelques jours. Claude Lévi-Strauss fût et restera un héros et cet héroïsme n’a d’égal que la profonde humilité dont constamment il fît preuve devant l’immensité de son œuvre. Il est entré au cours de sa vie au panthéon de ces illustres éclaireurs qui découvrent et délivrent une vérité jusqu’alors insoupçonnée et pourtant une fois révélée si évidemment accueillie par l’espèce humaine. Il succéda ainsi à Copernic, qui remit le monde à sa place dans cet univers infini malgré les pressions inquisitoires, à Darwin qui remit l’homme à sa place dans l’échelle de la nature contre les avis créationnistes, à Freud qui remit le libre-arbitre à sa place vis-à-vis de cet inconscient qui gouverne pour partie les comportements humains. Claude Lévi-Strauss, philosophe et ethnologue, démontra scientifiquement grâce à l’observation de peuplades encore inconnues, que toutes les civilisations, au-delà des origines, de l’histoire et de la localisation géographique, ont toutes en commun des invariants qui constituent autant de caractéristiques universelles. Avec cet apport, Claude Lévi-Strauss contribua à l’idée de l’égalité entre les hommes. Sa démarche fût d’autant plus héroïque qu’elle se situa au XXème siècle, la période qui fût la plus génocidaire de tous les temps. Claude Lévi-Strauss à lui seul représenta la résistance face à la tourmente et ce que l’homme, par le simple usage de la raison, peut apporter de plus bénéfique à l’humanité.
Le fils prodigue ne sera pas le prince de la Défense. Tout au plus administrera-t-il, comme ses collègues des Hauts-de-Seine, l’Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense (EPAD). Autant dire que le louveteau reste dans la bergerie. Sa présidence de l’établissement est peut-être d’ores et déjà remise à plus tard car le trône en vaut la chandelle. Présider l’EPAD, c’est en effet promouvoir des centaines de milliers d’hectares de terrains auprès d’entreprises de grande taille. Représenter l’EPAD, c’est également la possibilité de tisser des liens particuliers avec les milieux d’affaires qui, même si le financement de la vie politique leur est aujourd’hui interdit, n’en sont pas moins influents sur l’échiquier du pouvoir. Papa Sarkozy le sait très bien, les Hauts-de-Seine sont un bastion important pour mener une carrière politique, il en fait l’expérience et cela lui a plutôt bien réussi. Pourquoi donc priver son rejeton des atouts que peut offrir une fonction présidentielle qui s’estimait seule aux commandes, sans contre-pouvoir. Sauf que la France n’apprécie guère les potentats, la presse encore moins. L’affaire Jean Sarkozy a eu pour le moins le mérite de nous rassurer sur la santé du monde journalistique. La sur-médiatisation du chef de l’Etat laissait en effet à penser que la carte de presse n’était plus qu’un simple morceau de papier, conservé par certains plus par fétichisme que par souci de la vérité. Heureusement il n’en est rien ou presque et c’est tant mieux pour la démocratie. Le Président et ses généraux ont d’ailleurs certainement étaient surpris de la réaction en chaîne des médias provoquée par la promotion programmée du jeune Jean. Désarçonnés, l’exécutif et son appareil politique, après avoir vainement tenté de nous convaincre qu’un étudiant en droit de vingt-trois ans présentait toutes les qualités requises pour gérer le premier centre d’affaires d’Europe, se sont réfugiés derrière une prétendue victimisation dont ils sont l’objet, avec des journalistes comploteurs comme bourreaux. En substance, la position du Président, prêchée par ses plus proches collaborateurs, est aussi la suivante : la France ne va pas mal, ce sont ses journalistes qui l’accablent. Présentés ainsi, les médias seraient donc à l’origine des faits qu’ils commentent. La manœuvre n’est pas nouvelle, s’agissant d’un procédé de déresponsabilisation politique qui a déjà été éprouvé par le passé. C’est aussi et surtout une atteinte à l’intégrité du journalisme qui entache la liberté de la presse. Plus grave encore, cette attitude est symptomatique d’un pouvoir qui vacille et compromet sérieusement la réussite d’un pays.
La lutte contre l'absentéisme scolaire est une initiative plus que louable, elle est impérative. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il faille mettre en oeuvre tout et n'importe quoi pour sensibiliser les élèves au respect de leur présence à l'école. Le Haut-Commissariat à la jeunesse s'est pourtant lancé dans une action hasardeuse en expérimentant dans quelques établissements la mise en place d'une cagnotte collective destinée à récompenser l'assiduité des lycéens. Martin Hirsch peut bien clamer qu'il ne s'agit pas de rémunérer les jeunes scolarisés parce que la récompense ne sera pas pécuniaire, il s'agit bien d'une forme de rétribution des élèves en contrepartie de leur temps de présence aux cours. La marchandisation de l'école, qui s'est fortement développée ces deux dernières décennies pour les filières post-baccalauréat, franchit un nouveau cap en intéressant les jeunes pour l'obtention d'un avantage autre qu'éducatif. Mais l'instauration d'un système de bonification matérielle dans l'école est pernicieuse à double titre. Premièrement, la démarche est inégalitaire car elle ne tient pas compte des difficultés que chacun peut rencontrer en traitant l'absentéisme comme un caprice de jeunesse et en laissant à penser que la perspective d'un accessit soit suffisante pour l'abolir. Ensuite, l'attention des élèves risque de se détourner vers des considérations d'ordre mercantile, l'appât du gain pouvant contrarié les efforts désintéressés inhérents à l'acquisition d'un savoir. L'école doit donc rester un espace où seule la connaissance est la monnaie d'échange. Ceci n'empêche pas de suivre chaque élève, de comprendre et de se saisir les préoccupations qui sont les siennes lorsqu'il fuit l'enceinte scolaire. Pour cela, les enseignants doivent être entourés, assistés car ils ne sont pas éducateurs. Une école respectueuse et soucieuse du bien-être de chacun exige des moyens. La décision du gouvernement Fillon de supprimer des milliers de postes dans l'éducation nationale ne s'inscrit malheureusement pas dans cette optique.
L’addition est tombée. Le déficit de l’Etat au titre de l’année 2009 s’élèvera à 140 milliards d’euros, ce qui représente la moitié des dépenses du pays sur une année. Il s’agit là d’une situation inédite car jamais les finances publiques n’avaient atteint des profondeurs si abyssales. La faute à qui : la crise bien évidemment ! Nicolas Sarkozy, assisté de François Fillon son plus proche collaborateur, s’empresse régulièrement de rappeler que la situation est exceptionnelle dès lors que les chiffres de l’économie contredisent ses volontés politiques, ou pour justifier des mesures gouvernementales qui n’en restent pas moins dogmatiques. Le volontarisme du président Sarkozy pour s’afficher comme le héraut de la réglementation destinée à contraindre le capitalisme mondial n’est qu’une image, pire une illusion entretenue à l’échelle internationale. La France est en effet profondément ancrée à droite comme le confirme les réformes engagées depuis le début du régime « sarkozyste ». Le bouclier fiscal par exemple n’est absolument pas remis en cause, ne serait-ce que temporairement durant cette période de disette fiscale. Cette mesure décidée avant la crise financière coûte plusieurs milliards d’euros au bénéfice des contribuables les plus nantis. La majorité actuelle se présente volontiers comme le pourfendeur des niches fiscales, certains parlementaires basculant même dans l’indécence en proposant une taxation des indemnités perçues en cas d’accident de travail, alors qu’elle a voté pour un dispositif d’exemption fiscale. Ce bouclier permettrait même aux plus fortunés d’échapper aux impôts futurs qui seraient décidés pour résorber le déficit de l’Etat. C’est le serpent qui se mord la queue, mais le venin ne tue pas la bête, bien au contraire. La solidarité nationale mise en exergue par l’Elysée semble bien ne pas être l’affaire de tous. La hausse du forfait hospitalier et la taxe carbone pour ne citer qu’elles sont autant de poids supplémentaires qui touchent les classes moyennes et accablent les foyers les plus modestes. Mais la droite française reste campée sur ses positions en privilégiant l’investissement, avec au passage la fin programmée de la taxe professionnelle sans aucune visibilité quant aux modalités de compensation de cette baisse de rentrée fiscale. Les collectivités locales ont du souci à se faire, elles qui sont déjà égratignées par l’opinion au sujet de la hausse des impôts locaux pourtant nécessaire pour couvrir une décentralisation voulue par l’Etat mais qu’il ne finance pas. L’entreprise est certes en difficulté, la faute aux vilains banquiers dit-on, et il convient de la soutenir. Mais encore faut-il, d’une part que ses clients aient les moyens de consommer ses produits ou services, d’autre part qu’elle satisfasse à une certaine éthique. La baisse de la TVA dans la restauration démontre bien que les bonnes intentions s’estompent parfois bien vite une fois le gâteau obtenu. Mais de cela on parle très peu, la communication présidentielle préférant se concentrer sur le bonus des traders, dont l’immoralité de certaines pratiques est incontestable, mais qui ne représente qu’un épiphénomène dans le système financier mondial. Ne fallait-il pas plutôt s’attaquer à un secteur qui ne connaît plus la crise, qui paradoxalement est celui des marchés financiers. En effet, le CAC40, indice phare et représentatif de la santé de la Bourse, a retrouvé ses plus belles couleurs et la défiance généralisée des acteurs financiers n’est plus qu’un vague souvenir. Une taxation des mouvements boursiers serait équitable, en rééquilibrant l’imposition entre les salaires et le capital, et constituerait une mesure symbolique forte en direction des ménages. On ne gère certes pas un pays avec des symboles mais une réforme emblématique vectrice de justice fiscale emporte l’adhésion du plus grand nombre et rétablit ainsi la confiance. Mais la droite sur ce terrain s’enferme dans le dogme. Il ne faut pas taxer les marchés boursiers car dit-on, ils contribuent au financement de l’économie. Très bien, mais alors que la Bourse poursuit sereinement une nouvelle ascension, pourquoi donc les entreprises françaises, et plus particulièrement les PME, ont elles autant de mal à disposer aujourd’hui de liquidités. La crise démontre qu’il s’agit là d’un argument fallacieux. L’argent ne s’évapore pas, il change seulement de main. A charge pour l’Etat d’établir une répartition juste pour éviter que certaines poches soient trop pleines au détriment d’autres. Une taxe sur les flux financiers, qui représentent chaque jour des sommes considérables, participerait à cette équité. Au lieu de cela, le président Sarkozy manque d’audace, jusqu’à se confondre dans le lancement d’un emprunt national appelant les français à la solidarité nationale, comme si ceux-ci ne payaient pas déjà suffisamment. Cette levée de fonds serait destinée à financer notamment des investissements nationaux à grande échelle pour relancer la machine économique, et non à combler les trous du budget national. Il est permis d’en douter car Nicolas Sarkozy nous a déjà habitués à plus d’une volte-face. Cette manne financière arrivera surtout à point nommé pour couvrir d’éventuels déséquilibres budgétaires jusque 2012, histoire pour notre Président de ne pas perdre la face et de tenir jusqu’à la prochaine campagne présidentielle.
La légitimité du suffrage universel repose notamment sur l’assurance que les électeurs puissent exercer entièrement et sans entrave leur jugement personnel quant au choix qui leur incombe. Cette garantie n’est pas que matérielle, comme la sécurisation et la confidentialité du scrutin. Son champ d’application concerne également la fixation de règles électorales préservant la capacité de tout citoyen à se prononcer dans les urnes ou s’abstenir. L’âge minimal requis pour participer au vote relève de ces règles. Fixé à dix-huit ans, le principal syndicat lycéen relance le débat pour un passage à seize ans. Il est toujours délicat de déterminer une limite attachée à la personne pour tout exercice d’un droit dont les effets concernent la collectivité. La majorité intellectuelle, celle qui permet à l’individu de décider après réflexion ses propres arbitrages, ne s’acquiert pas universellement à un instant précis de l’existence. Certains disposent d’une conscience politique plus avancée que d’autres au même âge, voire vis-à-vis de leurs ainés. Seulement la démocratie a besoin pour exister de modes de fonctionnement qui s’appliquent à tous, sans distinction, sans exception, dans les mêmes proportions et aux mêmes conditions. Le principe du cas général est donc le plus adéquat pour légiférer sur des seuils, l’objectif étant que la minorité ne se retrouvant forcément pas dans le dispositif décidé soit la plus infime possible. Seize ans est certes un âge avancé dans l’adolescence, laquelle débute de plus en plus tôt aujourd’hui comparativement aux décennies qui nous précèdent, sans pour autant que l’entrée à l’âge adulte soit plus rapide de nos jours. Il n’empêche que les adolescents de seize ans sont généralement plus sensibles qu’à dix-huit ans aux effets de masse, aux influences de leur environnement, qu’il s’agisse de la cellule familiale ou du cercle d’amis. Les jeunes gens sont aussi moins bien armés face à la manipulation ou au prosélytisme à caractère politique. Ainsi, la proposition de diminuer l’âge relatif au droit de vote ne constituerait aucunement une avancée démocratique.
Le Ministre du Budget, Eric Woerth, ne nous avait guère habitués à véhiculer une image de joueur. En effet son procédé, consistant à affirmer détenir une liste de trois mille personnes ayant échappé indûment à l’impôt sans engager de suite des procédures de redressement, en leur laissant la possibilité de régulariser leur situation fiscale, s’assimile fort bien à une partie de poker menteur. L’objectif du Ministre, en ne dévoilant pas ses cartes, est probablement de pousser les adversaires à abattre leur jeu, en espérant que les participants soit plus nombreux que ceux recensés sur la liste évoquée. Le seront-ils vraiment ? Les contribuables fortunés qui se reconnaîtront dans cette partie cèderont-ils à la menace ? Rien n’est moins sûr, le jeu par définition conservant une part d’imprévu. La règle par contre a été annoncée. Tous ceux qui se coucheront sur le tapis avant le 31 décembre auront la possibilité de négocier les pénalités. Ce qui suppose des règles différentes entre le Fisc et les contribuables selon qu’ils s’agissent des plus fortunés, étourdis oubliant des sommes laissées sur des comptes en Suisse, ou des redevables dits moyens. Point de négociation en effet pour ces derniers lorsque la déclaration n’est pas conforme aux revenus. M. Woerth veut bien jouer mais n’exagérons rien, pas avec n’importe qui.
Les propositions de la commission présidée par Michel Rocard concernant l’instauration d’une taxe carbone sont comparables à un hold-up fiscal. En effet, seul un acteur de la chaîne énergétique est appelé à participer financièrement à l’effort écologique, à savoir le consommateur. Pourquoi d’autres agents économiques ne sont-ils pas sollicités au sujet de cette nouvelle taxation ? Il ne serait pas scandaleux que les profits pétroliers par exemple fassent l’objet d’une contribution destinée à la préservation de l’environnement. Les sociétés de concessions autoroutiers et de parking profitent également de façon substantielle du comportement des automobilistes dont l’objectif de la commission Rocard est d’en modifier les habitudes. La manne financière dont bénéficient ces entreprises pourrait pour partie financer une réduction du prix voire la gratuité des transports en commun. Au lieu de cela, une nouvelle taxe si son principe est adopté pénalisera un peu plus le pouvoir d’achat des plus modestes. Autrement dit, l’application d’un prélèvement à taux unique sur le prix des carburants représente proportionnellement aux revenus une baisse plus conséquente pour les ménages dont les ressources sont moindres. Certes, la Commission propose des compensations aux contribuables les plus démunis ou à ceux qui ne peuvent éviter un déplacement motorisé pour leur trajet professionnel. Reste à savoir sous quelles conditions seront réalisés ces remboursements de taxe. Ce qui est d’ores et déjà certain, c’est que les contribuables puiseront un peu plus dans leur bas de laine. Les pouvoirs publics taxeront en effet un mode de vie sans préalablement proposer des alternatives sérieuses en matière de dépenses énergétiques pour l’accomplissement des gestes du quotidien.